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Entretien avec l’élevage familial de Bergers Allemands de l’Étang de Fréville dans le cadre de la Semaine du Berger allemand.
L’élevage de l’Etang de Fréville est une petite structure, même si j’ai trop de chiens, je suis spécialisée dans la couleur « Fauve Charbonné », c’est un fond fauve avec un poil de couverture noir, ce qui fait que lorsqu’il pleut le chien paraît méché.
Même s’il y a tout un panel de couleurs, celle que l’on rencontre le plus souvent est le Noir & Feu, c'est-à-dire des membres feu, un masque et une selle noirs. Mon élevage est composé actuellement de :
Tous ne vivent pas à l’élevage, certains sont en station de travail.
Image : Berger allemand, mâle charbonné, ©L’Étang de Fréville
Je pense être née pour avoir un Berger Allemand. Depuis ma plus tendre enfance j’en réclame un, mais la mentalité de mon père était qu’avoir un chien, c’est être faignant, il n’était que pour les bêtes de rapport : poules, lapins...
Nous vivions dans un appartement au-dessus d’un café, les propriétaires avaient un Berger Allemand et naturellement, j’étais toujours avec ce chien, je partais faire de grandes balades aux bords de la Marne, au grand désespoir de mon père, qui voyant ce chien dans les jambes des clients du café, était persuadé que s’il m’arrivait quelque chose, je n’étais pas en sécurité avec lui. Mais c’était sans compter sur le caractère du Berger Allemand qui est un chien, sociable, sûr et pondéré, sans danger, passe partout, mais qui sait intervenir en cas de danger.
Et c’est en y faisant l’expérience, que l’on a convaincu mon père qui je n’avais rien à craindre avec ce chien. Nous sommes allées en balade avec ma mère et le chien, elle a fait mine de m’agresser, et le chien l’a attrapé à la gorge.
Le danger du Berger Allemand qui ne pratique pas le mordant sportif, est que son instinct le pousse à attaquer à la gorge et ne pas tenir sa prise, contrairement à l’autre Berger Allemand qui est conditionné sur un bras avec une prise franche et nette, ce qui évite le déchirement.
Il est évident que je n’ai rêvé que d’avoir mon propre chien et dès que j’ai quitté le cocon parental, j’ai eu 1, voire 3 Bergers Allemands. A l’époque, ce n’était que des « non LOF ».
Ce n’ai qu’avec mon époux actuel, lorsque nous avons acheté notre première maison en 1996, que nous avons acquis un Berger Allemand LOF, chez un petit éleveur, évidemment pas trop loin de chez nous. C’est ce que fait tout particulier qui cherche un chiot, et sans faire attention aux origines, ni aux tares de la race.
Mais ce petit éleveur faisait bien les choses et nous a fourni un Fils du Champion de France de l’époque, mais ce n’était pas notre problème.
Cet éleveur quelques mois plus tard nous a contacté pour nous informer qu’un club ouvrait à Mantes-la-Jolie, je m’y suis rendu et en fait c’était une association d’éleveurs qui avaient ouvert ce club afin d’y travailler les Bergers Allemand (dit de beauté) et je me suis retrouvée, moi simple particulier avec des éleveurs. Ils ont de suite trouvé mon chien très beau avec d’excellentes origines et je me suis mise à faire comme eux tous les dimanches matin : obéissance, ficelle, mordant.
Est arrivé l’âge de la confirmation, aidée du président du club d’éducation, je me suis inscrite à l’expo SCC de Mantes-la-Jolie, le juge n’était autre que le Président du Club de Race, et l’éleveur à conduit mon chien qui a tapé dans l’œil du juge.
Toute folle, j’ai donc voulu continuer, et l’éleveur m’a arrêté en me disant, « attend, si tu veux continuer, il y a plein de choses à faire : les radios des hanches et des coudes, les titres de travail, etc. »
Ce n’est pas grave, j’étais gonflée à bloc, et j’ai fait tout ça, le chien a été Recommandé au championnat de France.
Je travaillais à l’extérieur à l’époque, et mon chien, qui vivait dehors, me faisait des vacheries. J’avais une rocaille que j’adorais, et monsieur se couchait dessus écrasant tout, je mettais des piques en bois, il les arrachait et se couchait… J’en ai donc déduis qu’il s’ennuyait et me suis rendu à 2 SPA pour adopter un compagnon.
Les deux SPA m’ont refusé l’adoption, car dans le questionnaire je répondais que mon chien vivait dehors. Je n’adoptais pas un caniche, mais un gros chien, et après tout, mon Etalon Recommandé, fils du Champion de France, vivait dehors.
Me rendant au Club, je raconte ma mésaventure, et un éleveur me propose une chienne qui a transité par son élevage, à laquelle il a fait les radios qui ne sont pas bonnes. L’éleveur qui doit la réceptionné a demandé à ce qu’elle soit piquée.
Il est évident que j’accepte – pour en faire un compagnon qui m’est refusé par la SPA et pour sauver la chienne.
Quelque temps plus tard, je reçois un courrier du Club de Race, c’est le résultat des radios que l’éleveur avait quand même envoyées, et, certes, elles ne sont pas nickel, mais elles passent.
De ce fait, j’expose la chienne qui se classe en tête devant une chienne qui gagne toutes les Régionales.
Et ça y est, l’éleveur me dit : t’as un beau mâle, une belle femelle, il faut les reproduire.
Et l’élevage est parti.
Une très grande sélection, mais surtout l’œil de l’artiste. Ce n’est pas en accouplant deux chiens qui nous plaisent que l’on sortira obligatoirement le champion, si l’on n’a pas l’œil. De plus, écouter, observer, pour avancer.
Je connais des éleveurs qui ont 30 ans d’élevage et qui sont toujours en queue, ceux-là ne supportent pas les conseils, pour eux c’est de la critique.
Image : Podium Championnat de France 2016 avec la championne et vice-championne poil long d'Etang de Fréville, ©L’Étang de Fréville
Le Berger Allemand est la race la plus complexe qui puisse exister :
On distingue 2 types de Berger Allemand :
- dit de Travail (BAT)
- dit de Beauté (BAM , M comme morphologie)
Le Berger allemand de travail : la sélection n’est faite que sur le mental, un chien a tout épreuve, qui n’a aucune peur, qui ne réfléchit pas et fonce. Quant à la morphologie, ce n’est pas une priorité, il ne ressemble pas ou peu au standard, mais les juges le confirment pour son carnet de travail.
Le Berger allemand de beauté : c’est le plus difficile à élever. Il faut :
*Note d’Anipassion
Le système de cotation des chiens comporte les numéros de cotation allant de 1 à 6, le numéro le plus élevé correspondant aux chiens le mieux cotés. La cotation la plus basse (cotation 1) est la cotation minimale pour un chien de race. Dans le cas de chiens Berger allemand, les sujets « recommandés » ont la cotation 4. Les cotations 5 et 6 sont données par rapport aux résultats de reproduction.
Image : Mordant sportif, test de caractère du championnat, ©L’Étang de Fréville
Le titre d’Ausless, c’est le plus beau chien de France de l’année. En plus de tout ce qui est énuméré précédemment, il doit obligatoirement faire la cessation et la garde aux ferme pour le mordant (ce qui n’est pas obligatoire pour les Recommandés), ils sont au titre de 4/5/6 selon les années. Il faut que les parents aient au moins le TAU, il ne faut pas une radio « C » (les lettres autorisées sont HD/A-HD/B-HD/C), et ne pas avoir un parent « C ».
Il y a donc le Champion qui est en tête (et qui pour un mâle doit présenter un groupe de reproduction), il est également 1er Ausless, les Ausless suivants, puis les Recommandés en partant par 1er Recommandé etc, puis les chiens qui n’obtiennent ni l’Ausless, ni le Recommandé.
a journée type, si l’éleveur est de petite structure, donc n’a pas de stagiaire, consiste surtout à nourrir les chiens, les sortir, nettoyer les boxes, et renter les chiens.
Ensuite, il y a toute l’administration, et comme dans tous les domaines, ça vous prend énormément de temps.
Il y a les entrainements physiques du chien, soit par tapis roulant, soit en bout de laisse, soit en VTT et le mordant.Les entrainements tapis peuvent se faire à la maison.
Les entrainements ficelle se font en extérieur, en recherchant un endroit assez grand, soit en installant des piquets et une ficelle afin de reproduire un ring. Ce que nous faisons également, c’est aller à un étang qui est plus long que large, de façon à ce que le conducteur marche avec le chien sur une rive, et l’appelant (c'est-à-dire le maître) marche sur l’autre rive.
Car il faut savoir, que le Berger Allemand est le seul chien qui ne s’expose pas comme les autres races. Ce n’est jamais le propriétaire qui conduit son chien, mais un "Handler". Le chien marche au bout d’une longe cuir de 2 mètres à l’intérieur d’un ring qui peut avoir la dimension d’un stade, et l’appelant (le maitre) court autour du ring extérieur.
Le chien ne doit pas caracoler, mais marcher posément au bout de sa longe, sans s’affaisser mais en se dressant fier, ce qui montre bien sa ligne descendant qui part du garrot au bout de sa croupe. Le fait que le maître soit placé au trois quart du ring, permet au chien de tourner légèrement la tête sur l’intérieur du ring, là où se trouve le juge, qui peut voir son expression.
Il y a également les positions statiques (présentation au juge) qui fait dire à tous les détracteurs du berger allemand qu’il a le cul qui traine par terre, alors que c’est nous qui lui faisons prendre cette position pour que le juge puisse noter tous les détails de sa morphologie.
À noter qu’il y a 2 types d’exposition :
Image : Première Ausless et Championne Farjess sur le podium, ©L’Étang de Fréville
Il faut savoir appliquer des règles avec toute la famille et s’y tenir (avec les enfants c’est pareil), le chien vit dans des habitudes, y déroger c’est le perturber (toutes les races).
Si l’on n’a jamais eu de Berger Allemand, je conseille toujours une femelle. La femelle, même si elle est moins impressionnante, n’oublie pas ce qu’elle a appris. Le mâle par contre, même s’il est entièrement titré en travail, essaie régulièrement de faire le sourd qui a tout oublié et c’est une éternelle remise en place.
Même s’ils sont sélectionnés avec des parents sympathiques, qui écoutent bien et sans agressivité, un chiot mal élevé pourra devenir un monstre, comme un enfant à qui on n’a pas établi de règle.
Image : Femelle Noir&Feu, ©L’Étang de Fréville
Il ne faut pas aller au moins-disant, ou au plus près.
Le prix est en rapport avec la sélection qui est faite, les garanties qui vont avec le chiot.
Beaucoup croient à tort que prendre un chiot élevé en famille sera mieux pour le devenir du chiot. Il faut savoir que les connections du cerveau se ferment vers 4 mois, qu’avant cela toutes les routes sont ouvertes (au même titre qu’un enfant qui nait de parents bi- ou trilingues, aura plus de facilité en apprentissage de langues que l’enfant qui apprendra l’anglais à partir de la 6e). Chez l’éleveur, il est avec la mère pour ses besoins physiologiques jusqu’à à peu près 4 semaines, avant cela il n’a besoin de rien d’autre. A partir de là, il commence à s’intéresser à l’humain, car l’humain lui apporte le complément de ce que la mère ne peut plus lui fournir, mais dès que la mère revient, il vous oublie complètement.
Ce que l’éleveur va ensuite pouvoir lui apporter, c’est la nourriture, le contact, les sortis dans le jardin lorsque le temps le permet, mais il y a la vigilance virus, il ne pourra donc pas l’emmener en promenade en laisse d’autant plus qu’il n’a pas 8 bras lorsque la portée est ainsi composée, mais le particulier non plus.
C’est donc au futur propriétaire, dès l’âge de 8 semaines, de faire le travail de suivi à sa façon de vivre à lui et non pas à celle de l’éleveur qui ne peut s’occuper « du chiot seul » comme le fera le nouveau propriétaire. Et c’est là que le véritable caractère du chiot va se développer selon ce qu’il va vivre.
Il a eu » l’inné » par ses parents, maintenant il va avoir « l’acquis » par son maître.
Chez l’éleveur « déclaré », il a des garanties, car l’éleveur au vu de la règlementation « sait ce qu’il fait » donc est responsable, alors que le particulier « ne sait pas ce qu’il fait » donc n’a aucune responsabilité.
Que l’acquéreur se rende chez un particulier ou un éleveur. Il faut qu’il s’assure, pour avoir un chien LOF, que les parents soient confirmés, et au minium qu’ils aient les radios des hanches et des coudes. Je dirais même que l’ADN serait un plus, parce qu’on a vu des portées déclarées aux noms de tels parents qui n’étaient pas réellement issues de ces parents. Egalement des chiens qui viennent des pays de l’Est.
Ne pas aller non plus en animalerie. Les animaleries ont des contrats avec des éleveurs qui font de la masse : des éleveurs multi-races dont les chiens sont nés là pour reproduire tous les 6 mois et n’ont jamais rien vu d’autre. Les juges se déplacent dans ces élevages pour les confirmer en masse. Les vétérinaires se déplacent pour les vacciner en masse. Ces éleveurs ont besoin d’animaleries pour écouler leur « MARCHANDISE », ce n’est pas des passionnés mais des marchands de viande, lorsqu’ils ne font pas venir des camions entiers de chiots des pays de l’Est.
Un éleveur que je ne citerai pas, déclarait des chiennes de particuliers mères de ces fameux chiens importés. Les particuliers ne savaient même pas que leur chienne couchée devant la cheminé était mère (sans jamais avoir mis bas) de quantité de chiots.
Documents à demander :
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