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Dans notre article consacré aux bénévoles des associations de protection animale, publié le 5 décembre 2017, l’association Le Fonds Saint-Bernard a raconté l’histoire d’une petite chatte qui avait chuté de la fenêtre et ne se déplaçait qu'avec ses pattes avant. La minette a été sauvée grâce à la solidarité entre les associations et prise en charge par l’association EACPV.
Quelques mois plus tard nous avons appris, avec grande joie, que la petite rescapée a été adoptée et, grâce à un chariot mobile et à un programme de rééducation, elle est en train de vivre une merveilleuse aventure qui peut donner l’espoir à beaucoup de personnes confrontés à la situation de handicap de leurs animaux.
Nous sommes heureux d’accueillir Mélodie, la nouvelle maîtresse de Bonny, déterminée à lui donner une meilleure vie et à partager son histoire, pour sensibiliser le grand public aux nombreuses solutions face au handicap.
Bonjour Mélodie, pouvez-vous nous présenter Bonny et nous raconter sa petite histoire ?
Bonjour.
Bonny est une petite chatte noire et blanche âgée maintenant d'environ un an, incontinente et pour le moment incapable de marcher. Elle vivait avec 18 autres chats de tout âge chez des personnes probablement atteintes du syndrome de Noé*. Aucun d'entre eux n'avait jamais vu de vétérinaire. Ils n'étaient donc ni stérilisés, ni vaccinés, ni vermifugés et ils étaient mal nourris.
Lorsqu'ils ont été pris en charge pour les sortir de ce foyer, ils présentaient tous des troubles digestifs, étaient en sous-nutrition, bourrés de vers et ils avaient la teigne ainsi que la gale des oreilles pour certains, des soucis respiratoires pour d'autres.
Pour le cas spécifique de Bonny, elle serait tombée du 3ème étage à l'âge de deux mois et a été laissée sans soins. Cette chute lui a coûté l'usage de ses membres arrières et sa capacité à uriner et déféquer normalement.
Elle se traînait au sol sans aucune protection et sans hygiène dans ses excréments. Quand elle a été récupérée, son arrière-train n'était qu'une énorme plaie très infectée à cause des frottements répétés.
Nous avons dû faire amputer un de ses membres arrières qui ne présentait plus aucune sensibilité douloureuse. C'est à dire qu'elle ne montrait aucune réaction aux tests de sensibilité et qu'il n'y avait pas de chance de récupération possible dans ce membre qui, de plus, la gênait énormément dans ses déplacements et rendait l'utilisation de son chariot très difficile.
Pourquoi avez-vous décidé d’adopter Bonny ? S’occuper d’un animal handicapé est un grand engagement, comment avez-vous pris cette décision ?
J'ai un peu décidé d'adopter Bonny sur un coup de tête, mais il y a plusieurs facteurs qui ont rendu cette décision évidente pour moi. Je l'ai prise peut-être un peu impulsivement mais pas de façon irréfléchie non-plus.
D'abord, Bonny a eu la chance et le heureux hasard de croiser la route d'une amie. C'est elle qui a répondu à une annonce et a pu contacter les associations pour gérer quasiment 20 chats en difficulté, dont Bonny faisait partie. J'ai donc eu les détails de son histoire très rapidement, et elle m'a beaucoup touchée.
De savoir que ce si petit être avait déjà autant souffert en seulement quelques mois, ça m'a brisé le cœur et je me suis dis qu'elle méritait d'être dans une famille qui prendrait soin d'elle avec ses particularités.
Malgré tout ça, elle semblait pleine de vie et parfaitement épanouie, comme n'importe quel chaton de son âge. Je savais que sans perspective d'adoption, elle risquait d'être euthanasiée et au vu de sa volonté évidente de vivre, j'ai décidé de l'adopter. J'avais conscience de tout ce que sa condition impliquait et je me sentais prête à le faire.
Ce choix m'a paru être une évidence parce que j'ai toujours été sensible à la protection animale et depuis quelques années, je suis également engagée dans la lutte pour les droits des animaux. J'avais donc bien conscience que son adoption serait difficile avec un tel handicap, comme pour les animaux âgés, ceux qui sont déjà abîmés par la vie et « moches », ou encore les malades.
J'avais une place chez moi et je pouvais vraiment lui sauver la vie, alors pourquoi ne pas le faire ? Les animaux handicapés comme Bonny ont encore trop souvent tendance à être euthanasiés sans envisager d'autres options et je pense que quand on a conscience de ces problématiques, c'est aussi une question de responsabilité que de prendre des décisions pour sauver les éternels oubliés du grand public.
Bonny a maintenant sa propre page Facebook et sa chaîne Youtube où vous publiez des vidéos avec ses exercices de rééducation et d’autres vidéos qui traitent de différentes problématiques liées au handicap chez les animaux.
Quels sont vos objectifs, à qui ces vidéos sont-elles destinées ?
Quand j'ai su que Bonny allait arriver à la maison, j'ai passé de nombreuses heures à chercher des informations ou des conseils sur internet. Je me suis aperçue que, d'une part, il y a très peu de contenu en français et, d'autre part, si on trouve quelques informations sur les chiens, sur les chats, c'est le néant.
C'est très représentatif de la mentalité française concernant le handicap chez les animaux. Aux USA, il y a des cliniques spécialisées, les vétérinaires peuvent se former, il y a des prothésistes animaliers et pas mal de contenu donnant des conseils et informations sur le sujet. En France, on commence seulement à voir émerger quelques centres de rééducation fonctionnelle comme celui où je me rend pour la rééducation de Bonny, c'est un secteur qui doit encore se développer. On trouve peu de fournisseurs pour certains accessoires spécifiques pour les animaux atteints de paralysie comme Bonny.
J'ai créé la page pour pouvoir montrer aux gens que le handicap n'empêche en rien d'être heureux à travers des photos et vidéos du quotidien de Bonny, ainsi que des informations sur la rééducation, les soins, comment s'adapter et adapter son logement pour répondre aux besoins d'un animal avec tant de particularité.
Les vidéos servent principalement de vecteur d'information, je trouve que c'est un format plus pratique que de gros pavés de texte qui peuvent décourager pas mal de lecteurs. Je voulais montrer qu'il existe tout un pan de la médecine vétérinaire qui peine encore à se faire entendre en France, parce qu'il y a trop peu de centres dédiés ou de vétérinaires pratiquant la physiothérapie.
Et également, les vétérinaires n'étant pas plus formés ou confrontés à ce type de cas, leur discours est souvent très désespérant et il arrive que les familles soient mal conseillées. Informer les gens sur le simple fait que cela existe et montrer grâce à Bonny ce qu'il est possible d'accomplir parfois est un message d'espoir, que ce soit pour les animaux handicapés mais aussi bien pour les animaux accidentés, victimes d'arthrose ou de hernie discale, etc.
J'ai également commencé à mettre en ligne des vidéos sur les différentes problématiques liées au handicap des animaux. Je donne des solutions et conseils pratiques, j'explique ce que j'ai testé ou mis en place, quelles sont les meilleures options selon moi et pourquoi.
En résumé, les objectifs sont: montrer ce qui existe, ce qu'il est possible de faire, détruire les préjugés liés à la paralysie chez les animaux et donner des solutions/informations/conseils à disposition de potentiels adoptants en quête de réponses.
Quels progrès a fait Bonny depuis le début de sa rééducation et quels sont les objectifs visés par les physiothérapeutes qui s’occupent d’elle ?
Nous nous sommes rapidement aperçus que Bonny n'était pas vraiment paralysée quand elle est arrivée chez nous, alors nous sommes allés consulter une spécialiste de la rééducation fonctionnelle. Après un examen initial et une revue de son historique médical, la vétérinaire nous a dit que ça valait le coup de tenter la rééducation puisqu'elle semblait montrer une récupération neurologique.
L'objectif final, c'est bien évidemment de la voir marcher un jour si cela est possible. Nous ne pouvons pas déterminer à l'avance si ce sera possible ou non parce qu'on ne peut pas prévoir jusqu'où l'animal évoluera. Pour le moment, Bonny a fait des progrès remarquables en deux mois et demi. On peut voir ses progrès sur les vidéos de ses séances disponibles sur ma chaîne YouTube et sur ma page facebook.
Aujourd'hui, elle est capable d'effectuer le mouvement caractéristique de pédalage de la marche, de pousser sur son membre pendant qu'elle marche pour redresser son bassin et elle s'est tenue debout à plusieurs reprises sans être soutenue. Maintenant, nous essayons de travailler sur son équilibre parce que sans aide, son bassin a tendance à basculer vers la droite ou la gauche.
Cela étant dit, si malheureusement elle n'allait pas jusqu'à réussir à marcher un jour, récupérer une partie de ses capacités motrices pourrait grandement améliorer sa qualité de vie et sa mobilité. Elle pourrait s'aider de sa patte pour se redresser, pour se hisser, etc. Le travail quotidien lui permet aussi de se muscler un peu. Il faut savoir qu'en étant démusclée comme l'est un membre dont on ne se sert pas, ça peut entraîner des soucis, comme la luxation du genou, puisque les muscles maintiennent les articulations en place. Bonny souffre déjà de ce problème même si c'est encore peu développé ni inquiétant pour le moment.
Nous sommes tout de même très positifs quand à la possibilité de la voir marcher sur ses trois pattes un jour. Elle se montre très coopérative et fait preuve d'une volonté évidente de se battre. C'est comme si elle savait qu'elle allait à la clinique pour pouvoir remarcher. Elle donne tout ce qu'elle a, à chaque séance.
En quoi consiste son programme de rééducation ?
Nous nous rendons chaque semaine au Centre de rééducation fonctionnelle VETOKINESIS pour une séance hebdomadaire d'environ 45 minutes. En parallèle, nous pratiquons des exercices quotidiens au domicile, minimum 3 fois par jours et plus si c'est possible.
Une séance se déroule en plusieurs phases. D'abord, elle reçoit un traitement laser. Le laser a démontré son efficacité sur de nombreux points comme la gestion de la douleur, son effet anti-inflammatoire ou encore son action sur les cellules. Je me permet de vous laisser un lien qui décrit ses bienfaits.
Ensuite, la vétérinaire effectue diverses manipulations. Parfois nous passons en revue les exercices au domicile, qui évoluent en même temps que Bonny progresse. Ces exercices peuvent changer ou d'autres peuvent s'ajouter à ce que nous faisons déjà.
En ce moment, le Dr Valérie Guigardet lui effectue un massage stimulant de la patte pendant plusieurs minutes.
Enfin, elle est placée dans le tapis pour travailler la marche. Elle effectue plusieurs sessions qui durent d'une minute à une minute trente.
Pour ce qui est du travail quotidien au domicile, nous réalisons une série d'exercices qui font travailler tous les tissus de sa patte afin de la remuscler et de développer sa proprioception**. Une série n'excède généralement pas 10 minutes. L'important n'est pas de travailler longtemps parce que sa patte fatigue assez vite. Le mieux c'est de pouvoir réaliser ces séries le plus de fois possibles dans la journée. J'effectue également un massage stimulant de son membre pendant environ 10 minutes chaque jour.
Nous essayons aussi de la faire marcher un peu à la maison mais sans équipement adéquat c'est plus compliqué et nous cherchons actuellement une solution adaptée.
Trouvez-vous que l’acquisition d’une plus grande autonomie a eu des effets positifs sur l’état psychologique de la petite patiente ?
Quand Bonny est arrivée à la maison, elle avait déjà tout d'un petit chat épanoui. Je n'ai donc pas vraiment noté de changement dans son comportement.
Ce que je constate, en revanche, c'est la récupération d'une partie de la mobilité de sa patte. Elle essaye de s'en servir parfois pour se hisser ou encore elle arrive à soulever son arrière-train, même si elle ne place pas sa patte correctement, chose qu'elle ne faisait pas vraiment à son arrivée.
Les exercices de rééducation montrés dans vos vidéos peuvent-ils être suivis par d’autres personnes ?
Comme je le précise à chaque vidéo, tous les exercices que je montre m'ont été préconisés par le Dr Valérie Guigardet en fonction de la pathologie de Bonny et évoluent en fonction de sa récupération. Les exercices ne sont pas adaptés à n'importe quel animal et le but de mes vidéos n'est aucunement de pouvoir se substituer à un avis médical compétent.
Je ne conseille à personne de suivre ces exercices sans recommandations professionnelles.
Le but, c'est de montrer que ça existe, en quoi ça peut consister au quotidien de se lancer dans un programme de rééducation et les effets positifs que ça peut avoir. J'espère donner aux gens la motivation d'aller par eux-mêmes consulter dans une clinique spécialisée ou auprès d'un vétérinaire formé pour un animal qui se retrouverait handicapé.
La plupart des vétérinaires ont encore un discours trop défaitiste ou sont trop peu informés des alternatives possibles pour aider un animal victime d'accident, atteint d'arthrose ou suite à une hernie discale par exemple. On suggère souvent l'euthanasie de ces animaux dans l'optique où leur récupération serait impossible, ou on les place en chariot dans les meilleurs cas. Si la paralysie n'est pas toujours réversible, il y a beaucoup de cas où ça vaudrait le coup de le tenter.
Pour vous, quelles sont les plus grandes contraintes et difficultés liées au handicap de votre protégée ?
Ce que j'ai trouvé le plus difficile à gérer, c'est la prévention des escarres.
Bonny a le bassin désaxé, elle a donc tendance à être toujours en appui sur le même côté de son bassin. Quand elle se déplace, les frottements répétés peuvent entraîner des lésions de la peau.
Bonny étant un chat, je ne pouvais pas lui faire porter des vêtements sans passer par une période d'acclimatation progressive avec renforcement positif. Ça a pris du temps pour qu'elle s'habitue, je devais jongler entre les périodes habillées, les périodes où je la laissais hors de son enclos sans protection et les périodes où je la laissais dans son enclos sur son matelas pour éviter la formation de ces plaies caractéristiques.
Bonny essaie son Drag bag fait sur mesure, modèle en tissus épais exprès pour pouvoir aller à l'extérieur
Aujourd'hui, ça ne pose plus aucun problème puisqu'elle s'est parfaitement habituée à sa tenue et peut donc crapahurer dans tout le logement sans risque de se blesser.
Au niveau des contraintes, je ne vais pas mentir, la première est financière.
Il y a pas mal d'adaptations à faire dans son logement et ça demande un bon investissement de départ. Si on veut appareiller l'animal, il faut prévoir aussi l'achat du chariot même s'il existe quelques associations qui prêtent des chariots sous caution dans certains cas.
En fonction de l'animal et de ce qu'on utilise comme matériel, ça peut vite monter aussi. Il faut prévoir des couches et de quoi les tenir en place. Pour certains animaux, il faut leur bander les pattes et les bandes cohésives coûtent vite cher.
A tout cela s'ajoutent les frais de vétérinaires pour la rééducation qui demande un investissement mensuel conséquent.
La seconde contrainte majeure, c'est les déplacements. Je pars toujours en vacances avec mes animaux si je ne peux pas les faire garder par quelqu'un de confiance.
Dans le cas de mes deux grandes chattes et de ma chienne, c'est déjà parfois compliqué de trouver quelqu'un pour les garder, mais avec Bonny, ça l'est encore plus. Je ne peux pas la laisser à n'importe qui. Il faut quelqu'un qui sache vidanger sa vessie, qui la lave et qui soit prêt à effectuer ses exercices quotidiens pour sa rééducation.
Je me suis procurée un parc bébé pliable pour pouvoir l'emmener si je n'ai pas d'autre choix que de partir mais pour le moment, j'évite surtout les déplacements que ce soit pour des raisons pratiques mais aussi financières.
Quels conseils donneriez-vous aux maîtres des animaux en situation d’handicap moteur ?
Je ne pense pas avoir de conseils à donner à des gens qui vivent déjà avec un animal en situation d'handicap moteur. C'est plutôt pour ceux dont l'animal se retrouverait subitement paralysé ou blessé, ou pour les futurs adoptants que j'ai des conseils.
Le premier conseil que je leur donnerais, c'est de ne pas hésiter à cumuler les diagnostiques. On le fait pour nous, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire pour les animaux. Si je m'en étais tenue au premier verdict du vétérinaire qui voulait euthanasier Bonny à la vue de ses radios, elle ne serait plus là aujourd'hui et pourtant, on a même une chance de la voir marcher un jour!
Le cas de Bonny est un peu extraordinaire mais personne n'aurait pensé, à première vue, que tout ce qu'elle a accompli aujourd'hui serait possible.
Je leur conseillerais aussi de prendre le temps de consulter un vétérinaire spécialiste, comme je l'ai fait pour Bonny, et vite. Il y a beaucoup de cas où les animaux pourraient récupérer mais par manque d'information et une mauvaise orientation de la famille par les vétérinaires, les gens ne le savent pas ou consultent trop tard. Plus on attend, moins il y a de chances que ce soit possible. Surtout si en parallèle, on ne manipule pas les membres paralysés quotidiennement. On peut trouver des vidéos de vétérinaires sur YouTube (en anglais) pour regarder les gestes quotidiens à pratiquer.
Dans le cas de Bonny, sa chute datait déjà de quelques mois quand nous avons pu nous rendre au centre VETOKINESIS, et la vétérinaire m'a clairement dit que j'avais eu un très bon réflexe de me renseigner sur ces gestes et de les pratiquer tous les jours. Sans ces manipulations, elle aurait pu avoir des lésions musculaires, des tendons ou encore des nerfs qui auraient rendu sa récupération beaucoup plus difficile voir impossible.
Et même s'il n'y a rien à faire, c'est pas grave non-plus. Le handicap n'est pas une fatalité et si l'animal est heureux, tout va bien.
Et enfin, ma page est aussi là pour leur permettre de me contacter pour que je puisse répondre à leurs questions.
Qu’est-ce que cette aventure en compagnie de Bonny vous apporte à vous-même ?
Il y a tellement de choses à dire que je ne sais pas trop par où commencer.
D'abord, ça va paraître un peu cliché mais on me remercie souvent de tout ce que je fais pour Bonny mais peu de gens ont conscience de ce qu'elle fait pour moi en réalité. Quand j'ai lu l'histoire de ce petit chaton, je vivais une période difficile. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais quand elle est arrivée à la maison, ça a tout de suite été comme une résurrection émotionnelle pour moi. Vivre avec Bonny, c'est vivre avec une source d'émerveillement quotidienne!
Elle était encore sous quarantaine à cause de la teigne à son arrivée et je devais la garder seule dans une pièce séparée durant la première semaine. Je passais énormément de temps avec elle, à l'observer se déplacer, à jouer, à répondre à ses énormes besoins d'affection et on a tout de suite tissé un lien extrêmement fort. Elle m'apporte énormément d'amour et de bonheur même si elle n'en a pas vraiment conscience.
Grâce à elle, j'ai aussi pris un engagement plus concret envers les animaux délaissés par la plupart des adoptants. C'était quelque chose auquel j'avais déjà réfléchi avant, mais d'avoir eu l'occasion de le faire et de le vivre au quotidien n'a fait que renforcer cette décision. Dorénavant, chaque fois qu'il y aura une place dans mon foyer pour une nouvelle adoption, elle sera pour un animal en réelle difficulté (vieux, malade, handicapé, etc).
Enfin, mon expérience avec Bonny m'a permis de réfléchir plus sérieusement à ma réorientation professionnelle.
Petite, je voulais être vétérinaire. La vie m'a mené sur un chemin différent et aujourd'hui ça fait déjà deux ou trois ans que je réfléchis à me réorienter pour devenir Auxiliaire de Santé Vétérinaire. La découverte du centre Vetokinesis et le fait d'être aussi active quotidiennement dans son programme de rééducation a été une sorte de révélation pour moi.
Je sais que pour le moment, les possibilités sont très limitées en France, mais si j'arrive à mener ce projet à terme, j'aimerai vraiment travailler dans un centre similaire ou une clinique avec des vétérinaires pratiquant la physiothérapie.
Page Facebook de Bonny : Bonny BatCat la Pirate, le chat et le handicap
Chaîne Youtube de Bonny : Bonny BatCat
* Syndrome de Noé: maladie qui consiste à accumuler des animaux jusqu'à en avoir plus que l'on ne peut héberger, nourrir et soigner correctement. La personne atteinte est dans le déni quand à son incapacité à subvenir aux besoins de ses protégés.
** Proprioception: La proprioception (formé de proprio-, tiré du latin proprius, « propre », et de [ré]ception) ou sensibilité profonde désigne la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps.
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