Plusieurs familles passent leur réveillon de Noël à sortir les élans de l’eau glacée

La veille de Noël, un petit groupe d’habitants du nord-est de Washington s’est battu toute la nuit sans relâche pour sauver des élans retrouvés bloqués dans l’eau glacée.

L'opération de sauvetage a duré des heures et les bénévoles ont abandonné leurs projets de réveillon de Noël pour mettre les animaux en sécurité.Les sauveteurs ont réussi à sauver 6 (dont deux petits), des 12 animaux tombés dans la rivière. Ils les ont sortis de l’eau, les ont fait remonter sur la berge, les ont réchauffé avec leurs corps et ont même pratiqué un massage cardiaque pour tenter de réanimer les animaux blessés.

Ce 24 décembre, Jeff Stuart et son frère étaient partis à la chasse aux coyotes près de la rivière glacée Kettle. En s’approchant de la rivière, ils ont aperçu plusieurs élans dans l’eau.

Il s’agissait des « elks », - des élans originaires de l’Amériques du Nord (appelés aussi originaux), la plus grand espèce de cerfs actuels. Ces élans vivent dans les taïgas à proximité des lacs et des rivières. Environ 40 élans d'un troupeau avaient réussi à traverser la rivière en toute sécurité, mais 12 sont tombés à travers la fine couche de glace et se débattait désespérément pour sortir.

Au départ, les deux hommes pensaient pouvoir monter sur la glace et ramener les animaux à l’aide d’une corde, mais ils ont dû rapidement changer de plan et opter pour des kayaks.

Ils ont contacté les gardes forestières à trois reprises en essayant d’obtenir de l’aide, mais tout ce qu’ils ont eu comme réponse était qu’il n’y avait plus rien à faire et qu’il fallait laisser faire dame Nature. Pour la famille Stuart il n’en était pas question !

Déterminés à sauver les animaux en détresse, Jeff et sa famille ont fait appel à d’autres habitants locaux. En arrivant à la rivière avec l’équipement nécessaire, ils ont trouvé sur place d’autres volontaires. 

« Un jeune élan était déjà décédé avant que nous commencions. Il était évident que ils ont passé toute la soirée à se noyer, à se donner des coups de pied, à recevoir d'énormes blessures à cause de la glace brisée », a écrit Rylee Stuart, la femme de Jeff, sur Facebook.

Les animaux avaient été dans l'eau depuis des heures et avaient peur et froid. « Lorsque les petits ont atteint la rive, 3 autres étaient morts. C'était trop pour leurs petits corps ».

Pendant que Jeff et ses amis s’agitaient dans l’eau pour mettre les animaux en sécurité à l’aide des kayaks et même d’un 4-Runne, les autres sauveteurs ont fait le feu et apporté des couvertures pour réchauffer les animaux remontés sur la berge.

Rylee se souviendra toujours de la dernière jeune femelle suspendue longtemps entre la vie et la mort. « Toutes les femmes qui étaient là ont réchauffé avec leur corps ce dernier veau », a-t-elle expliqué. « Nous avons couché près d’elle, nous avons pleuré avec. (…) Quelques gars l'ont bercée dans une couverture jusqu'à ce qu'elle puisse se tenir debout toute seule ». Finalement, la jeune femelle que les sauveteurs ont nommé Lucky, a réussi à acquérir suffisamment de force pour s'enfuir avec le reste du troupeau.

Très déçue par la patrouille nationale qui a refusé le soutien aux sauveteurs, Rylee Stuart a remercié sur sa page Facebook les deux gardes forestiers qui avaient néanmoins décidé de rejoindre le groupe, et surtout tous les participants bénévoles de cette opération spontanée. Parmi les personnes ayant accompli cet acte de sauvetage héroïque il y avait 9 enfants qui ont travaillé avec les autres pendant toute cette longue journée.

Rylee est très fière de cette solidarité collective qui a permis de sauver six animaux, et très reconnaissante à tous ceux qui étaient là.

"Nous nous avons allongés avec ces élans, nous avons fait un massage cardiaque à ces élans, nous avons pleuré sur ces élans, nous étions forts pour ces élans en tant que groupe", a déclaré-t-elle.

Les sauveteurs étaient meurtris, épuisés et certains blessés en fin de journée.

« Une femelle était très agitée par notre présence là-bas »,a raconté Jeff Stuart. «Nous essayions de l'accrocher pour la mettre sur la rive et à l'écart. Mais elle s'est levée sur ses pattes arrière et a donné un coup de pied à mon beau-frère à l'arrière de la tête et du dos.»

Or quelques blessures reçues lors de l'opération de sauvetage semblent à ces hommes bien insignifiants comparé à ce qu'ils ont pu accomplir cette nuit-là.