Les ventes des masques pour chiens et chats explosent en Chine

En Chine, les propriétaires d'animaux domestiques affichent de plus en plus sur les réseaux sociaux comment ils protègent leurs compagnons pendant l'épidémie en-cours de Coronavirus (Covid-19). De peur que les animaux ne contractent également cette maladie contagieuse et virulente, la population chinoise s'inquiète. Il s'agit d'un acte préventif car à ce jour, l'OMS rappelle qu'aucun cas de contamination d'un animal n'a été répertorié. La transmission d'une espèce à une autre est également rare, ce qui fait penser que les chats et les chiens n'ont que très peu de risque de tomber malade à leur tour.

 

Les ventes de masques pour chiens et chats se multiplient par 10

Des images en vogue montrent des citoyens chinois offrant à leurs chats et leurs chiens des masques faciaux ainsi que des protections fabriquées avec des objets quotidiens, y compris des sacs en plastique, des draps, des gobelets en papier et même des chaussettes. L'objectif est simple : tout faire pour limiter le risque de transmission du virus à leur animal.

Voici une sélection de photos montrant des chiens et des chats portant un masque pour lutter contre le virus :

Zhou Tianxiao, vendeur des masques pour chiens, a déclaré au Daily Mail que ses ventes étaient passées de 150 par mois à 50 par jour. Initialement, ce commerçant vendait des masques pour protéger les chiens contre la pollution. Depuis le déclenchement de l’épidémie en Chine, les ventes ont explosé au point de déclencher de nombreuses ruptures de stock.

Selon Zhou Tianxiao, les masques peuvent aider à empêcher les chiens de lécher les personnes ou les surfaces infectées.

La plupart des chiens ont commencé à porter des masques. Parce qu'il y a ce virus, les gens accordent plus d'attention à leur santé et à celle de leurs animaux de compagnie, a-t-il déclaré. Les masques pour chiens ne sont peut-être pas aussi professionnels que les masques médicaux conçus pour les humains, mais ils sont fonctionnels.

 

 

Mais y a-t-il un vrai risque pour les animaux de compagnie ?

Selon l'Organisation mondiale de la santé, aucune preuve n'a suggéré que les chats et les chiens pourraient également attraper le coronavirus mais le risque est faible. L'organisation de protection des animaux Humane Society International essaie également de calmer la population.

Alors que les chiens sont capables de contracter certaines versions de coronavirus, comme par exemple le coronavirus respiratoire canin, l'American Kennel Association a déclaré que ce nouveau coronavirus COVID-19 ne semble pas constituer une menace pour nos amis à quatre pattes.

Or les avis semblent être partagés. Ainsi, la Commission nationale de la santé de Chine a averti les propriétaires d'animaux qu’ils devraient être prudents. Selon China Daily, Li Lanjuan, une épidémiologiste chinoise de renom et membre de l’équipe d’experts de la Commission, a déclaré :

Si les animaux domestiques sortent, et entrent en contact avec une personne infectée, ils ont la possibilité d'être infectée. Si c'est le cas, ces animaux doivent être mis à l'isolement. En plus des humains, il faut faire attention à tous les mammifères.

 

Ces déclarations ont déclenché en Chine une panique généralisée : dans certaines communautés, les autorités locales ont interdit aux résidents de promener leurs chiens et même, dans certains cas extrêmes, exigé que les habitants se débarrassent de leurs animaux de compagnie. Plusieurs internautes ont déclaré sur les réseaux sociaux que leurs chiens et chats auraient été tués, pour éviter qu'ils ne propagent la maladie (une information qui reste néanmoins difficilement vérifiable).

L'abandon d'animaux de compagnie a également été observé dans de nombreuses régions du pays. Les autorités chinoises tentent maintenant désespérément d'empêcher les gens d’abandonner leurs animaux de compagnie.

Un autre grave problème causé par l’épidémie commence à prendre des dimensions inquiétantes. Des milliers d'animaux de compagnie sont piégés à leur domicile et menacés de famine, car leurs propriétaires sont soit en quarantaine soit bloqués à l'extérieur de la ville chinoise de Wuhan, au milieu de l'épidémie de coronavirus. Ces animaux risquent également de mourir, non pas à cause du virus mais de la famine.

Selon l’agence Reuters, un bénévole de l’association locale des droits des animaux, connu sous le nom de « Lao Mao » ou « Vieux chat », a été contacté par de nombreux propriétaires d'animaux et chargé d'entrer dans leurs maisons pour trouver les animaux pris au piège et les libérer. Lao Mao a estimé que jusqu'à 50.000 animaux sont restés bloqués chez eux à Wuhan et a déclaré à Reuters que sans intervention, les animaux "pourraient mourir de faim dans les prochains jours".

On pense que la ville compte au moins 600.000 à 800.000 chats et chiens de compagnie, et plus de 700 familles ont déjà demandé de l'aide à l'association jusqu'à présent, selon le China Daily.

 

En France, les propriétaires d’animaux s’inquiètent aussi

Les Français commencent à être inquiets eux aussi : leurs chats, chiens et autres animaux domestiques peuvent-ils être contaminés ou transmettre la maladie ?

Interrogés sur les risques liés aux animaux de compagnie, les chercheurs français restent confiants. "Le risque sur le sol français, et plus largement en Europe, est quasiment nul, a affirmé aux journalistes de LCI Olivier Terrier, chercheur du CNRS au Centre international de recherche en infectiologie. Pour qu'il y ait une contamination via une source animale, il faudrait déjà que les animaux soient porteurs du coronavirus".

Or, selon les experts, pour ce type de virus aucun relais avec des animaux domestiques n’a été observé à ce jour. En général, un virus est propre à son espèce et ne se transmet pas facilement entre les espèces. Les virus mobiles (et le nouveau COVID-2019 en fait malheureusement partie) peuvent muter et contourner la barrière d’espèce, mais le processus est très compliqué. Ces barrières entre les espèces sont renforcées par la différence entre la nature en Europe et ailleurs.

Ce n’est pas les animaux domestiques, affirment les chercheurs, qui peuvent faciliter la transmission du virus à l’homme, mais plutôt les animaux sauvages. Des scientifiques chinois ont avancé récemment que l'animal ayant facilité la transmission du virus à l'homme, également appelé "hôte intermédiaire", pourrait être le pangolin, qui est souvent l'objet de trafic illégal en Asie.

Pour résumer, le risque pour vos animaux est proche de zéro.

Pourquoi alors parle-t-on du coronavirus canin ? Il faut savoir que la science connaît plus qu’un seul coronavirus, il s’agit de toute une famille des coronavirus, dont des coronavirus canin et félin qui existent bel et bien mais ne sont absolument pas dangereux pour l’Homme.

En résumé, des comportements protecteurs envers les animaux montrent l'affection que porte certains chinois envers leurs animaux. Mais d'autres comportements montrent tout le contraire :

• Dans le même temps, des associations de protection des animaux ont lancé un signal d'alarme. Elles ont déploré la situation d'animaux enfermés dans des appartements vides dans les alentours de Wuhan. Et pour cause, de nombreux maîtres ont déserté leur logement pendant les fêtes dans le but de s'éloigner de l'épicentre du Coronavirus (Covid-19). Ces associations ont porté secours à plus de 600 animaux de compagnie.
• Plus grave, la Chine déplore des comportements horribles envers les animaux après que de fausses rumeurs aient circulé sur les réseaux sociaux chinois. En effet, certains habitants des villes ont découvert des cadavres d'animaux en bas d'immeuble. La raison : des maîtres paniqués ont jeté par la fenêtre leur chat ou leur chien après avoir entendu que ces animaux pouvaient transmettre le virus mortel ...