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Relève-toi Lévrier
« Quand la misère se veut élégante
Elle emprunte tes courbes et ton nom,
Galgo léger, à petits pas lourds.
Lévrier doux aux plaies terrifiantes.
Sur ta peau, fine, cousue sur mesure,
Elle aime déposer plaies et souillures.
Et, entre tes côtes saillantes,
Misérable niche, creusée par la faim
Se délasse, se moque du prince vaurien. »
En ce premier février, c'était la journée internationale du Galgo. Mais au fait, connaissez-vous seulement cette race ? Et le pourquoi de cet hommage ?
Le Galgo et le Podenco sont des lévriers utilisés pour la chasse en Espagne, particulièrement en Andalousie. Le premier coursant les proies à vue et le second les repérant et les débusquant dans leur trou à la manière des renards. Jadis, leurs courbes gracieuses et leur long museau nerveux en faisaient un chien royal. Siégeant aux pieds des plus grands, ou étant eux-même le symbole de cette dite grandeur, à l'image du Dieu Anubis d'ailleurs, probablement un Podenco, race antique, primitive, demeurée presque inchangée depuis la nuit des temps.
Podenco
Aujourd'hui victimes de leur vélocité, ce sont des milliers de lévriers qui peuvent targuer de changer deux fois de prix dans une même vie. Né diamant brut aux yeux de son « galguero », les meilleurs chasseurs seront farouchement protégés des voleurs -parfois d'autres Galgueros- enfermés dans un écrin de béton : des bunkers où même la lumière du jour n'ose s'infiltrer, cachés aux yeux de tous.
D'ailleurs, on peut s'étonner et s'attrister de voir ces « stars » privées des rayons du soleil sauf les jours de chasse, sans parler de leurs côtes saillantes, d'un cou pelé par une attache trop courte. De temps à autre, sur les chemins de terre, on sera également surpris de les voir entassés, trimballés dans une camionnette grinçante. Étrange concept de la vie d'un Prince, n'est-ce pas ? Alors imaginez le sort d'un mendiant de croquettes ? Ce Galgo/Podenco condamné à vieillir, si sa carrière ne s'arrête pas brutalement avant pour cause de blessure perd toute sa valeur. Mais la pire déchéance pour un chien est sans doute de se mettre à chasser « salement », c'est à dire, faire preuve d'une ruse toute logique qui s'acquiert avec l'expérience. En effet, si un Galgo ou un Podenco se met à courir droit pour couper la route d'une proie zigzagante, il est considéré comme vicié. Il a trahi son maître et doit alors mourir dans les conditions les plus atroces possibles, sachant que plus longue est sa souffrance, plus l'honneur du chasseur bafoué est lavé.
« J'aime cette longue queue longue enroulée,
Elle bat joyeusement tes reins de galgo chagrin,
Sans raison mais avec entrain, petit tambour fou.
Et ces hautes jambes, dans leur précieux écrin
De fourrure tendre, qui se traînent dans la boue. »
On retrouve ainsi des Galgos et des Podencos, victimes de la méthode du « piano » pendus aux arbres, les pattes touchant le sol afin qu'ils meurent lentement mais sûrement. Bien sûr de nombreux espagnols réprouvent cette tradition barbare et luttent activement contre. Des refuges ont vu le jour, se remplissant toujours plus de lévriers, qui, s'ils ont de la chance, y seront abandonnés par leurs Galguero. Les bénévoles appelées « Voluntarios » en trouvent, errants sur les routes, couchés dans des fossés ou encore attaché à leur anneau, pattes brisées.
« Mon beau lévrier à l'échine formidable,
Brisée, aux morceaux courbés de peur.
Et ces yeux obliques d'ambroisie pure
Qui remercient tout dîner offert par le diable.
L'os d'un congénère, au mieux, un bout de pain dur. »
Le cas des Galgos- d'avantage que celui des Podencos- est de plus en plus diffusé, preuve en est, la création de cette journée mondiale du Galgo, correspondant au mois le plus meurtrier pour eux. Par ailleurs, un film a été créé à ce sujet : « Février, la hantise des Galgos », où vous pouvez découvrir le mode de vie de ces chiens. Je le conseille vivement, même s'il est très dur -âmes sensibles, évitez.-
Le phénomène révoltant a entraîné, depuis, la création d'associations Espagnoles et Françaises spécialisées dans leur sauvetage. D'ailleurs, nombreux sont les lévriers qui charment les français, belges et allemands les faisant venir avec un parrain dans leur pays pour les adopter. Cependant, le chiffre de lévriers martyrs ne cessant d'augmenter d'années en années, et vu l'état dans lequel ils arrivent-nous parlons de factures de centaines d'euros pour un seul Galgo.-, ces groupes sont surchargés.
« Oh que j'aime ta triste beauté Galgo
Cher petit manteau d'apparat, luxe de pauvreté »
Galgo adopté
Sensibles, doux, et faciles d'adaptation, les Galgos et les Podencos sont des chiens portant leur réputation d'animaux primitifs et chasseurs comme un fardeau. En réalité, pourvu qu'on suive les instructions données à raison par les associations -notamment concernant le harnais de sécurité et la double laisse.- il n'y a aucune raison d'avoir des soucis. Ces animaux ayant souffert étant bien trop heureux de pouvoir enfin poser leurs pattes dans un foyer aimant. Actifs lorsque leur maître les emmène en promenade, ils sont en revanche les rois du sofa à l'intérieur. Clownesques ou princiers, ils adoptent tour à tour des positions invraisemblables de contorsionnistes humoristiques avant de se redresser pour une pose royale, pattes croisées.
« Ainsi s'amuse la coquine, et d'avantage s'enfièvre.
Le long de ta silhouette, sa main glisse.
Je la vois qui s'enroule dans ta pelisse
Pauvre Galgo, l'élégance est trop rare pour elle,
Dame Misère te seras fidèle. »
Jeune Podenco sauvé par un bénévole d'un refuge à la Grande Canarie, peu avant son adoption. Crédit image : Marianne Perdomo
Si vous vous sentez touchés par le cas des Galgos et des Podencos, n'hésitez pas à vous renseigner auprès d'associations (que vous trouverez facilement sur les moteurs de recherche, et que nous ne nommerons pas ici pour une question d'éthique.). Vous pourrez adopter un de ces merveilleux longs museaux, (en gardant à l'esprit que l'adoption doit découler d'un acte responsable et consciencieux, non d'une simple impulsion.) guidé par les associations qui sauront vous conseiller un animal remis de ses plaies ou un Galgo/Podenco encore traumatisé, sachant toutefois vous rendre au centuple les semaines d'effort pour leur réhabilitation une fois récupérés. Et si vous ne pouvez ni adopter, ni parrainer, ou faire de don, n'hésitez pas à parler autour de vous du cas des Galgos/Podencos afin de sensibiliser les gens.
Poème par Doux Orage
Article écrit par Doux Orage
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