Bonjour à tous,
Il est dur de mettre des mots sur ce que l'on ressent...
Noisette, notre lapin nain de tout juste 5 ans est mort ce 10 juillet.
Ce qui est particulièrement dur pour moi est le contexte qui a suivi sa mort.
Pour poser le contexte, Noisette était un petit tête de lion. Depuis août 2022, il lui avait été diagnostiqué une tumeur du thymus suite à l'apparition de symptômes divers (yeux exorbités, respiration forte et éternuements intempestifs). Il lui avait été prescrit des médicaments contenant de la cortisone : une demie-dose tous les 3 jours environ amoindrissait les symptômes : les yeux redevenaient normaux, les éternuements cessaient...
Bref, il est admis une moyenne d'espérance de vie de 1 an suite au diagnostic d'une tumeur du thymus, il arrivait donc sur son terme et nous en étions conscient. Toutefois, les médicaments lui assurait un retour à un niveau de vie normal et nous espérions donc qu'il s'accroche encore plus longtemps.
Habitant dans un appartement en rez-de-jardin, avec une terrasse privative, l'espace pelouse est lui collectif : 4 appartements y ont accès. Ce jardin, d'environ 200m2 est clôturé et contient des haies et des buissons très denses : un lapin peut y aller mais impossible pour nous d'y aller ou de voir à l'intérieur. Peu de vis-à-vis et pas de chiens, c'était niquel pour nous, et pour lui.
Nous habitons ici depuis 3 mois et Noisette avait donc pris l'habitude de sortir dans ce jardin : il lui suffisait de bondir hors de notre terrasse et les brindilles d'herbe étaient à lui. Des petites promenades d'une après-midi, d'une heure, d'une journée, Noisette finissait toujours pas revenir ou nous allions le chercher.
Mais voilà... Dimanche 9 juillet, Noisette a passé la journée dehors. Le soir-même, vers 21h, il était paisiblement allongé dans la verdure. Nous sommes allés le caresser avec ma chérie. Pas de symptômes de sa maladie, l'air d'être un lapin libre et heureux, après ce temps de câlinage nous avons décidés de le laisser encore profiter dehors.
Je suis retourné pour tenter de le rentrer à la maison, vers 23h / 00h / 01h. D'habitude si docile, il ne s'est pas laissé attraper et allait se réfugier dans un des fameux buissons inaccessibles pour nous. Devant l'impossibilité de le récupérer, j'ai pris la décision de le laisser dehors cette nuit, une petite gamelle d'eau sur la terrasse. C'était déjà arrivé dans le passé, dans notre ancien appartement, Noisette savait revenir quand il en avait marre.
La porte-fenêtre de notre logement est restée ouverte au besoin. Mais c'est sans le savoir la dernière fois que j'ai vu notre petit bout... 
Le lendemain journée de boulot pour moi. Avant de partir, petit coup d'oeil pour voir si je l'apercevais mais rien à l'horizon. C'est pas grave me disais-je, ma chérie était en repos toute la journée et avait l'opportunité de peut-être le revoir. Elle ne l'a jamais revu. Des voisons nous ont dit l'avoir vu gambader dans la matinée, preuve qu'il avait passé la nuit tout de même en vie.
Le soir-même en revenant du boulot, j'ai lancé les recherches approfondies, puis attendu la nuit, me disant qu'avec les fortes chaleurs il s'était peut-être mis à l'abri dans l'ombre des buissons et ressortirait la nuit tombée. Rien...
Avec ma chérie on a compris... J'ai tout de même remué ciel et terre le soir-même, le lendemain matin, le midi, le soir, le surlendemain. Plus rien... Juste ma chérie et moi dans cet appartement devenu immense en l'absence de notre petit bête...
Puis vient le moment de lui dire adieu. Bien que seulement disparu, nous sommes conscients qu'il ne réapparaîtra pas. Les fortes chaleurs du moment, sa maladie, pas d'accès à de l'eau (celle sur sa terrasse n'ayant pas baissé de volume). Les questions et l'incompréhension viennent alors :
- Avons-nous été négligent envers notre petite bête et aurions-nous dû le récupérer quand nous l'avons caressé pour la dernière fois ?
- D'habitude si docile, Noisette finissait toujours pas revenir vers la terrasse quand il avait assez traîné dehors, n'hésitant pas à rester devant la porte si celle-ci était fermée. Ou se laissait attraper quand nous allions le récupérer. Mais pas cette fois-ci...
- Etait-il conscient que la faucheuse n'allait pas tarder à venir le chercher, d'où le choix de partir en paix, loin de ses maîtres par respect pour eux, dans la nature et l'herbe qu'il aimait tant ? D'où son refus de se laisser attraper par mes soins contrairement à d'habitude ? Après coup d'ailleurs avec ma chérie, nous avons eu ce feeling, quand nous sommes allés le caresser, cet apaisement total dont il faisait preuve, cette sensation de bien-être qui émanait de lui. Se sentait-il partir ? Il allait pourtant bien, trop bien même... Ce feeling nous a-t-il poussé à ne pas le récupérer, comme pour lui dire : "Tu peux partir en paix Noisette, on te laisse tranquille ?".
- Ou alors est-ce que ce sont les fortes chaleurs qui ont eu raison de lui ? Il aurait été surpris par cela, insolation et mort en conséquences. Il avait peut-être besoin de nous et nous n'avons pas été là pour lui.
- Voir les symptômes de sa maladie qui sont réapparus, l'ont affaibli, le coup de poignard étant encore les fortes chaleurs. Mais encore une fois, quand il en a marre, il finit par revenir vers notre terrasse...
Tant de questions, tant de "et si, et si, et si", mais on ne refera pas, PLUS, le monde. Noisette est mort et ne reviendra pas.
Le plus dur pour moi aujourd'hui est de ne pas pouvoir retrouver son corps. Savoir que notre petit bout gît dans ce jardin, sûrement à l'abri dans un buisson, à peut-être même pas 10 pas de notre terrasse, c'est très dur.
L'imaginer se putréfier juste devant chez nous, dans un buisson alors qu'il avait peut-être besoin de nous, je n'y arrive pas. J'aurai voulu qu'il repose en paix dans un cercueil de notre fabrication, à l'abri des vermines et des charognards. Nous l'aurions enterré dans notre ancien jardin qu'il affectionnait tant.
La vie est faite ainsi et je sais que j'arriverais à surmonter ceci, mais j'avais besoin aujourd'hui de partager ce post avec vous.
Ma chérie étant enceinte et déjà assez stressée, je lui ai débitée des conneries auxquelles je ne crois moi-même pas pour la rassurer, la ménager. Et j'évite le sujet, gardant tout pour moi, tout en moi. Mais c'est trop, beaucoup trop, pour ce petit être qui occupait une place si importante dans mon coeur.
