Loading...

Quand nos compagnons à quatre pattes donnent du sang pour sauver d’autres animaux

Quand nos compagnons à quatre pattes donnent du sang pour sauver d’autres animaux

Le 28 octobre, la France a célébré la Journée nationale du don du sang animal, une initiative encore méconnue mais essentielle pour la médecine vétérinaire. À l’image des collectes humaines, elle vise à sensibiliser les propriétaires au rôle vital que peuvent jouer leurs animaux dans le sauvetage d’autres chiens et chats.

Cet article revient sur cette journée afin d’en rappeler les enjeux et d’expliquer pourquoi cette mobilisation reste essentielle pour sensibiliser le grand public au don de sang animal, encore trop peu connu.

 

Pourquoi cette mobilisation ?

Plusieurs constats motivent cette journée. Le CHV Frégis, qui figure parmi les établissements vétérinaires les plus actifs dans ce domaine, a observé que 45 % des transfusions réalisées concernent des urgences et 35 % des interventions planifiées. Entre 2023 et 2024, ses besoins en produits sanguins animaux ont augmenté de 30 %.

Pourtant, le don de sang animal reste largement méconnu. Selon une étude internationale publiée en 2022, 65 % des propriétaires de chiens ignorent que leur animal peut donner son sang. Autrement dit, une véritable « réserve » de sang animal est indispensable — mais encore fragile faute de relais et de visibilité.

animal donneur de sang

Photo : Agence Yoann Latouche Group

 

Qui peut donner ? Et comment ça se déroule ?

Les critères de sélection sont assez stricts : l’animal doit être en bonne santé, vacciné, protégé contre les parasites, n’avoir jamais reçu de transfusion et être âgé entre 1 et 8 ans. En France, le poids minimal demandé est souvent de 12 kg pour un chien et 3,5 kg pour un chat.

Le prélèvement dure environ deux heures pour un chien, parfois un peu plus pour un chat. Pour éviter tout stress, les vétérinaires veillent à une ambiance calme et bienveillante : caresses, friandises, photos souvenir, petits cadeaux pour les maîtres — tout est prévu pour que l’expérience soit positive.

chat donneur de sang

Lemon, donneur de sang  / Photo : ©Centre Hospitalier Vétérinaire Languedocia

 

Les enjeux pour les vétérinaires et les propriétaires

 

Pour la médecine vétérinaire

Le sang animal est un maillon essentiel dans de nombreuses situations : accidents, hémorragies, maladies graves, insuffisances d’organes ou intoxications. Chaque don peut sauver jusqu’à trois animaux selon des études internationales.

Mais lorsque les donneurs manquent,les vétérinaires doivent parfois faire appel à leurs propres animaux, à d’autres cliniques, ou à des banques de sang spécialisées. Dans certains cas, une transfusion directe entre deux animaux présents à la clinique est pratiquée en urgence.

 

Pour les propriétaires

Permettre à son compagnon de donner du sang, c’est un acte de solidarité méconnu mais fort. Beaucoup de maîtres disent prêts à le faire… s’ils savaient que c’était possible. Tout repose donc sur la confiance dans la clinique, la transparence du processus et la garantie du bien-être de l’animal.

chien donneur de sang

Piwi, donneur de sang / Photo : ©Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis

 

Défis et perspectives

Malgré la mobilisation, le nombre de donneurs reste limité : une dizaine d’animaux seulement était attendue cette année à la collecte organisée par Frégis. La participation féline demeure particulièrement faible, les critères étant plus exigeants et les chats souvent moins dociles face à ce type d’intervention.

Pour améliorer la situation, les campagnes à venir devront mieux informer le public et multiplier les points de collecte. À l’étranger, des modèles inspirants existent : au Royaume-Uni, au Canada ou en Australie, les banques de sang animal fonctionnent sur un modèle associatif ou universitaire, garantissant la traçabilité et la sécurité des dons. Ces structures insistent sur le confort du donneur, le suivi vétérinaire régulier et la sensibilisation continue des propriétaires.

 

Une réflexion éthique

Cette journée a aussi été l’occasion de soulever des questions éthiques. L’animal ne choisit pas de donner : c’est son propriétaire qui décide. Mais les organisateurs rappellent que la notion de « don » chez l’animal ne peut être strictement assimilée à celle d’un humain. Ce qui importe, soulignent les vétérinaires, c’est de garantir la sécurité, le respect et le bien-être de chaque animal donneur, tout en veillant à l’information claire des propriétaires.

Aucun modèle n’est parfait, mais certains pays montrent qu’il est possible de concilier efficacité médicale et respect éthique. La France pourrait s’inspirer de ces exemples pour rassurer les propriétaires et développer une véritable culture du don animal.

 

En pratique : ce que vous pouvez faire

Si vous avez un chien ou un chat en bonne santé, renseignez-vous auprès de votre vétérinaire : il saura vous dire si votre compagnon peut devenir donneur. Même en dehors de la journée mondiale, les cliniques partenaires accueillent régulièrement de nouveaux donneurs. Et surtout, parlez-en autour de vous : beaucoup ignorent encore que leurs animaux aussi peuvent sauver des vies.

Crédit photo à la une : ©Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis, Banque de sang et don de sang


Commentaires

Aucun commentaire
Vous devez vous connecter pour commenter
Découvrez l'âge de votre chien en son équivalent âge humain avec cet outil gratuit