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Un événement rare et fascinant s’est récemment déroulé dans les Borders écossais, à la frontière avec l’Angleterre : un nid d’ospreys (balbuzards pêcheurs) hébergeait un ménage à trois inhabituel, impliquant un mâle et deux femelles, qui s’est malheureusement terminé par la mort des quatre oisillons.
Fin mars, une femelle résidente surnommée Mrs O, dont le mâle FK0 n’était pas revenu de migration, a accueilli un nouveau mâle, baptisé Newboy.
Peu après, une seconde femelle, F2, est apparue sur le site, établissant ainsi un trio atypique.
Contre toute attente, ni rivalité ni conflit à ce stade : les deux femelles se sont montrées "surprenamment tolérantes" l’une envers l’autre. Elles ont pondu quatre œufs, réparti les séances d’incubation, tandis que Newboy assurait l’approvisionnement en poissons.
Le trio atypique dans le nid.
Les deux femelles nourrissent les oisillons nouvellement éclos.
L’histoire a pu être suivie en direct grâce à une caméra installée par le Tweed Valley Osprey Project, près de Peebles. Le public a ainsi assisté en temps réel à ce scénario exceptionnel, qui a captivé internautes et naturalistes.
Selon la BBC, les cas de « love triangle » chez les balbuzards sont extrêmement rares, et la cohabitation de deux femelles autour d’un même mâle n’avait encore jamais été documentée de manière aussi détaillée. Malgré cette entente inédite, l’équilibre du nid restait fragile et la survie des oisillons incertaine.
Les quatre œufs ont éclos avec succès, laissant espérer une suite prometteuse à cette expérience inédite. Mais le récit a pris un tournant dramatique lorsque Newboy, le mâle, a soudainement abandonné le nid, laissant Mrs O et F2 seules face à la lourde tâche de nourrir les petits.
F2 a tenté de prendre le relais : peu après la naissance des deux premiers oisillons, elle a rapporté un poisson, faisant naître l’espoir qu’elle pourrait assurer l’approvisionnement. Mais lorsque les deux derniers poussins ont éclos, les aînés étaient déjà gravement affaiblis par la faim.
« Nous avons espéré en la voyant revenir avec un poisson, mais ce n’était tout simplement pas suffisant », explique Diane Bennett, du Tweed Valley Osprey Project. « Les femelles sont biologiquement programmées pour rester au nid et protéger les petits. Il leur a été trop difficile d’aller pêcher, et tous les oisillons sont morts de faim. »
Dans les derniers jours, Mrs O, visiblement agitée, appelait son partenaire absent, tandis que F2 restait silencieuse, désemparée. La scène, diffusée en direct, a bouleversé les spectateurs.
Selon une publication récente du Tweed Valley Osprey Project, l’activité au nid ne s’est pas arrêtée malgré la perte tragique des oisillons. Les responsables du projet expliquent :
« Après la mort des jeunes la semaine dernière, nous nous attendions à un nid calme et déserté. Ce ne fut pas le cas. Les deux femelles, d’abord bouleversées face à leurs petits sans vie, semblaient désorientées. F2 et Mrs O ont toutes deux retiré les corps du nid. F2 s’est ensuite absentée quelque temps, laissant Mrs O seule, toujours perchée, appelant encore pour du poisson et réticente à quitter le site. »
Depuis, les deux femelles sont restées sur place. Le 7 juin, F2 a même apporté un poisson à Mrs O. Toutefois, leur cohabitation devient parfois plus tendue : Mrs O a été vue en train de repousser F2 du nid à plusieurs reprises. Des mâles de passage, en quête de territoire, ont également été aperçus à proximité.
Avec le départ prématuré de Newboy, il était trop tard pour une nouvelle couvée cette saison. Les deux femelles devraient partir en migration et revenir au printemps prochain, peut-être dans une configuration différente, seule ou avec de nouveaux partenaires.
Diane Bennett espère malgré tout : « Espérons que Mrs O reviendra, qu’un nouveau mâle la rejoindra, et que F2 établira son propre territoire ». Elle rappelle combien ce drame illustre à quel point le cycle de reproduction des rapaces est vulnérable et fragile.
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